Frapper un grand coup en Vercors

Publié le par renarde1

Vendredi 3 juillet 2009, vélo de route, Vercors , 177 km, 3100 m D+


Pourquoi avais-je cette envie d'une grosse sortie , malgré la canicule qui règne sur la région ?
D'abord, cet entraînement de juin : Plus de 1000 km, 17 000 m de D+, en un seul mois, je n'avais jamais fait ça. Il faut en profiter.
Ensuite, ma sortie de mardi : la chaleur dans le Vercors était tout sauf insupportable.
Après cela, la journée de jeudi, où plein de petites choses se débloquent : ma fille est acceptée dans son futur lycée,la piscine est réparée, la nouvelle voiture arrive, je reçois une visite innatendue qui me fait plaisir ... c'est une période faste, il ne faut pas la laisser passer.

J'avais prévu 150 km, au dernier moment je décide de rallonger en partant de la maison. Cela me servira aussi d'échauffement préalable à l'ascension du col des Limouches de bon matin.

Il est 6 heures tout juste lorsque je démarre. Il fais (relativement ) frais et un petit vent de face (il sera de face tout le temps !) me freine dans la douce montée à Peyrus. Des nuages s'accrochent au relief du vercors, surtout du côté du Tourniol . Je gravis le col des Limouches (1086m) , à la pente régulière entre 6% et 7%, dans une atmosphère déjà humide et moite.
Par contre, de l'autre côté, je plonge dans une atmosphère ventée et très grise. Entre La Vacherie et Léoncel, je vais devoir pédaler pour avancer à 14 km/h dans une descente légère, tant le vent s'engouffre dans cette vallée. C'est presque un soulagement de débuter la montée vers le Col de La Bataille , qui me paraît un peu moins dur que lors de ma précédente visite. En plus il y a toujours des tonnes de fraises des bois.

Point de belle vue au col de la Bataille, il y a un épais brouillard. Il faut même mettre le coupe vent dans les descentes. Je n'aime pas du tout les petites bosses casse-pattes qui suivent. Alors que je commence à imaginer qu'une bête va surgir du brouillard , je vois tout à coup une biche sur le bord de la route; espérons qu'elle ne rencontrera pas le loup que j'avais vu en hiver non loin de là !

 
Petite trouée vers Bouvante                                                  Grotte de Brudour

Autant les bossettes sont pénibles, autant je trouve la montée à la station de Fond d'Urle-Chaud-Clapier facile et agréable de ce côté là. Je m'arrête pour faire une visite à la Grotte de Brudour ; le niveau d'eau est bas, il n'est pas nécessaire de marcher sur les pierres pour s'avancer dans la grotte qui est le départ d'un important réseau souterrain.
Peu avant la station, je tombe sur le-panneau-qui-m'achève : tartes aux myrtilles à 500 m. radical ! La pause-repas, ce sera là et pas ailleurs.
La petite station est bien déserte à l'exception de ce resto.  Une descente rapide vers Vassieux et c'est la remontée, courte et pas bien difficile dans ce sens non plus, au col St Alexis. La remontée au col du Rousset n'est qu'une formalité , même si Openrunner m'y a placé un raidard à 15% qui n'existe pas !!!! L'existence du tunnel ne semble pas prise en compte du tout.

Un couple de Hollandais me propose de me prendre en photo


Les lacets du col

Col du Rousset
: je bascule dans cette splendide et longue descente, vers le Sud, vers le soleil. Un revêtement parfait, un vent parfois un peu gênant, des lacets de rêves tandis que la température, comme la petite bête, monte, monte, monte ....
A Die, c'est la canicule. Des volutes de chaleur montent du goudron surchauffé dont les grains luisent et fondent. J'emprunte le chemin non goudronnée le long de la Drôme pour aller à Ste Croix, ce qui me permet de trouver un superbe coin de baignade et d'éviter la nationale. Des trous d'eau turquoise et tiède, des zones où le courant glisse entre les rochers constituent un spa du plus bel effet. Je me baigne longuement, jusqu'à en avoir la chair de poule.



La fraîcheur m'accompagne pendant une demi-heure. Je sens le soleil brûlant mais il ne m'atteint pas. Je profite de cette vallée magnifique et déserte où les eaux limpides du Vercors ont creusé une petite gorge. Hélas, l'effet climatisation se dissipe alors que la pente du col de la Croix se présente. Dans un hameau, je me gave de cerises claires incroyablement sucrées : cela devrait me booster pour atteindre le col.


Val de Quint sous un soleil de plomb

Juste ce qu'il me fallait ...

Ensuite, c'est arroser, boire, arroser, boire, arroser, boire. C'est dur. Ouf, le dernier kilomètre est à l'ombre, le col est franchi ....
Vite, descente, le long d'un charmant ruisseau fréquenté par les familles, Beaufort sur Gervanne, où une pause coca-gâteaux est la bienvenue.

Encore un col, plus qu'un col. 500 m de déniv. Rien en somme, juste deux petites montées de 250 m, c'est mieux vu comme ça. Je crains de devoir affronter de nouveau la chaleur, mais elle s'est calmée. Par contre le vent est pénible, et souffle de face, encore et toujours. En dessous et au-dessus de Gigors, la pente est raide. Encore un effort, deux lacets, un raidillon, un faux plat .... Col Jérôme Cavalli, c'est fini !

 

Une longue descente me mène à Combovin, je me sens un peu ivre. Une peu de plat jusqu'à Chateaudouble.
Il reste 17 km. En très légère descente.



Je ne pédale plus, je vole.
Ma tête devient légère, légère, tandis que mon taux de sucre descend tout doucement. Je vais vite, toujours plus vite à travers les champs de tournesol dans la lumière du soir. Mon compteur horaire revient à 0 car j'ai dépassé les dix heures sur le vélo, quel idiot ce compteur, il ne peut pas envisager qu'on puisse dépasser les dix heures de selle !
Ca me fait rire, avec une joie sauvage je traverse le rideau d'eau des arrosages de maïs. Je ne vois plus rien, je ne suis plus très sûre de la petite route à emprunter avec ma tête vide et mes lunettes embuées.
Pourtant je finis par arriver  affamée, sale, et heureuse.

 

Publié dans vélo

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
F
Tout d'abord, ton compte-rendu fait vraiment plaisir à lire, tu as du talent pour écrire,  BRAVO !   Ensuite, chapeau pour ton dénivelé du mois de juin, impressionnant ! Le 4 juillet, tu as roulé dans plusieurs endroits où nous sommes passés pour le BCMF du Vercors mi-juin, c'est amusant et intéressant de reconnaître les noms de lieux connus, car forcément c'est plus parlant. Félicitations pour cette très belle sortie en solo et je vois que toi aussi tu photographies les tournesols !
Répondre
R
<br /> Non seulement je photographie les tournesols, mais je rencontre également des arrosages de maïs dans mes routes !<br /> <br /> <br />
J
Quel enthousiasme et quelle belle sortie !Ton récit respire le bonheur et la satisfaction d'avoir pu boyucler cette superbe sortie.C'est communicatif et ça me donne envie de sauter sur le vélo pour en faire de même.J'aimerais bien aller plus souvent dans cette partie du Vercors mais ca commence à faire vraiment loin de la maison et j'essaye de privilegier les sorties sans utilisation de la voiture. Pas grave, il y a tellement de beaux terrains de jeu dans la région !
Répondre
R
<br /> <br /> C'est vrai, ces coins sont ceux que j'ai découvert en venant habiter à Valence ; je me déplace bcp pour le ski de rando mais pour le vélo, la région est parfaite, et il y a énormément de<br /> possibilités avec peu ou pas de circulation.<br /> Quant à la longue distance, ça me fait rêver, j'aime bien aussi le voyage de plusieurs jours à vélo ...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />