Via corda, mouillera, mouillera pas ?

Publié le par renarde1

Dimanche 9 novembre, St martin en Vercors, Via Corda, 600 m D+

Ma fille a ceci de commun avec sa mère, d'être capable de tout pour assouvir ses passions : comme de se lever avant cinq heures, pour assister à un concours équestre. Comme je l'emmène chez une copine, je me lève aussi avant l'aube, et nous voilà avec une vraie journée devant nous.

A cinq heures, il fait encore bien noir, aussi nous nous rendormons jusqu'au lever du jour. Bien glauque, le lever du jour. Juste après notre départ, il se met à pleuvoir. Que faire ? espérer une acalmie et s'en tenir au choix initial de la via corda de St martin en Vercors ? Opter pour le plan de repli avec une visite de grotte ?

Montons toujours à l'attaque, on verra bien. Après tout, il ne pleut pas vraiment, c'est juste l'air qui est humide.


Un panneau d'information très bien fait

Arrivés au pied de la paroi, le doute n'est plus permis : c'est bien de la pluie. Pourtant, nous enfilons tout de même les baudriers, et bientôt les premiers mètres sont franchis, avec force zipettes de chaussures terreuses sur les barreaux bien mouillés. Quelle bande d'inconscients ! En plus, nous avons bien lu sur le panneau qu'entre fin septembre et fin mars, la via corda n'est ouverte que le mercredi (ce qui nous a fait sourire) .

Après une dizaine de minutes, le ciel a pitié de nous et la pluie cesse. Plus nous montons, plus le temps s'améliore. Nous finissons par nous débarasser de la boue et la progression devient plus facile.

 
Des mousquetons fixés à la paroi                                      Un départ bien raide

Une via corda, c'est une via ferrata (c'est à dire une paroi équipée de barreaux de fer) , mais sans la ligne de vie (le cable ). Le cable est remplacé par des mousquetons à demeure, dans lequel on vient placer sa corde. Il faut donc être deux et avoir l'habitude des techniques d'escalade. En principe, si le cheminement est horizontal, on progresse ensemble, s'il est vertical, on progresse l'un après l'autre.


Du vide sous les chaussures

Dans la pratique, étant une cordée homogène, nous avons souvent progressé ensemble même dans les parties verticales. Bien sûr, la sécurité n'est pas la même car le second qui chute, s'il a un peu de mou, peut faire valser le premier. Mais avec l'élasticité de la corde, cela reste un risque acceptable, et surtout la chute est très improbable.

Cette progression simultanée implique de maintenir la corde à peu près tendue. Ce n'est pas toujours facile; de plus les mousquetons en place sont très durs à ouvrir (pour de bonnes raisons) et par conséquent en retirer la corde d'une main est un bon exercice de dextérité !  Par contre c'est une méthode rapide, et même avec quelques regroupements et pauses la via prend moins de deux heures.

 
Presque du soleil

L'environnement est superbe avec de beaux passages "gazeux" et une vue sur plusieurs vallées du Vercors. Pour les couleurs d'automne, c'est une tout petit peu trop tard. Physiquement, les passages verticaux sont soutenus et deux ou trois petits passages sont un peu surplombants. Entre ces passges, on chemine sur des vires étroites mais c'est reposant.

 
Dernier mur raide                                           la fin


Le parcours monte, traverse, monte, traverse ... de droite à gauche, et sort dans la seule zone sans arbres.



Une fois sur le plateau, nous effectuons un petit détour par l'auberge de Roybon pour un café bien mérité .
Nous rentrons à la voiture sous un soleil lumineux. Voilà ce que c'est de se lever trop tôt !
Nous aurons la chance de voir de magnifiques couleurs dans les gorges de la Bourne, où l'automne semble s'être réfugié avant de laisser place à l'hiver. 

 



 

Publié dans via ferrata

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